Le livre de Jonas est l’un des plus court textes de la Bible puisqu’il tient sur moins de trois pages. Mais ce sont trois pages d’une incroyable densité.

Il est célèbre pour l’histoire du poisson qui aurait avalé, puis libéré Jonas trois jours plus tard.

C’est une œuvre qui a fortement intrigué les Pères de l’Église qui ont tenté de la comprendre à la lumière de la Révélation. Elle se présente comme une œuvre didactique, mais qui  mélange les genres, ce qui la rend parfois insaisissable. En effet, le Livre de Jonas est à la fois une allégorie, à cause de tous les événements miraculeux qu’il relate, et à cause des éléments symboliques qu’il comporte. Mais c’est aussi un récit au style très factuel, écrit à la façon d’une chronique, qui se présente comme historique. Le récit a une particularité cependant : tous les détails de dates, de lieux, d’acteurs, qui permettraient de lui donner une dimension rigoureusement historique, restent vagues. Ils paraissent même parfois omis délibérément.

Il y a donc dans Jonas toute une part d’énigme qui pique notre curiosité, et qui semble faite pour susciter des interprétations. Ou bien c’est une histoire vraie, et il faut l’accepter telle qu’elle est racontée, malgré tous les épisodes invraisemblables qui la composent ; ou bien c’est une fiction allégorique et il faut l’interpréter.

Bien qu’ils aient souvent privilégié la dimension allégorique dans leurs commentaires – en particulier ceux qui étaient sous l’influence de l’Ecole d’Alexandrie – les Pères ont cependant aussi conclu que le récit historique ne pouvait pas être écarté, en particulier en raison des références très explicites présentes dans les évangiles de saint Luc et saint Matthieu. En effet, Notre-Seigneur Jésus Christ se réfère à Jonas en tant que signe de sa Passion et sa résurrection à venir. Puisque la Passion et la résurrection sont des faits et non des allégories, alors le plan littéral de Jonas devrait être pris au sérieux !

Mais tandis que les Pères appuyaient exclusivement leur réflexions sur les Écritures et sur les grands thèmes philosophiques issus de la pensée grecque et latine, nous bénéficions au XXIe siècle, à la fois d’un recul sur l’histoire de l’Église et de données récentes dans des domaines aussi divers que la physiologie des cétacés, l’action de composés chimiques ou les rites de l’antiquité.

Ces informations, mises bout à bout, donnent une autre consistance au Livre de Jonas. Elles permettraient d’accréditer certains faits à première vue improbables. Se pourrait-il que Jonas puisse être enfin lu sur le plan le plus littéral ?

Tel est le propos de notre livre qui s’intitule “le Signe de Jonas” : à la fois enquête scientifique et exercice d’oraison, cet ouvrage explore l’Histoire et la Science et révèle toutes les dimensions que recouvrent le fameux Signe de Jonas dont parle Jésus-Christ.


Extrait de la préface de Mgr Rey :

La portée théologique que l’on tire d’une telle lecture littérale se révèle authentiquement intégrante, refusant toute rupture entre l’humain et le divin, entre la recherche scientifique et le regard de la foi, entre le sens littéral et le sens spirituel. Elle se montre par-là pleinement en harmonie avec le mystère de l’Incarnation, qui se prolonge avec le mystère de la Résurrection de Jésus, dont Jonas est précisément le signe. Nous retrouvons là toute la kénose du Christ.

L’ouvrage de Monsieur Asset s’inscrit dans cette perspective, en offrant au public une lecture parfaitement cohérente du livre biblique. L’authenticité du récit est d’autant plus solide que l’histoire et la géographie des lieux évoqués sont d’une sérieuse crédibilité. La formidable histoire du prophète, qui nous est minutieusement retracée ici étape par étape, représente d’ailleurs si bien nos vies humaines, ballottées entre notre recherche intime de Dieu et nos infidélités, entre l’envoi en mission et la paralysie de nos peurs, entre épreuves et résurrection.

Le parallèle établi entre la promesse de Jésus à la foule, à qui « il ne sera donné d’autre signe que celui de Jonas » (Lc 11, 29), et le Linceul de Turin, « provocation à l’intelligence, miroir de l’Évangile et image de l’amour de Dieu », est particulièrement éclairant, et la méditation que l’auteur nous livre à ce propos est lumineuse. L’Ancien et le Nouveau « s’éclairent mutuellement », et la lumière qui en découle devient « la lampe de notre route » (Ps. 119, 105).

 

144 pages
Format A5
Couverture souple, dos carré collé,
illustrations intérieures en noir & blanc.

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Extrait du livre :

[…] Il faut nous souvenir que dans l’Antiquité, et jusqu’au Moyen-âge, on ne nommait que les espèces domestiques ou familières. Il y avait relativement peu de noms pour désigner les animaux sauvages, les plantes exotiques ou les insectes. Par exemple, presque tous les insectes volants étaient des mouches. Jusqu’à une époque récente, même les abeilles étaient appelées mouches à miel, et un apiculteur était un mouchier. Une mouche qui produit une piqûre de tique était une mouche-tique, d’où le nom du moustique. Autre exemple : il faudra attendre le naturaliste Georges Cuvier, en 1823, pour décrire le Ziphius, aussi appelé Baleine à bec de Cuvier. Auparavant, tous les cétacés de ce gabarit étaient assimilés à des dauphins.
Donc le terme hébreu de dag gadol qui signifie littéralement grand poisson, peut désigner n’importe quelle grosse créature marine : un rorqual, un requin-baleine, une orque, sont tous des gros poissons, même si ce sont pour nous des mammifères. Or, si la baleine a des fanons et ne se nourrit que de plancton, il existe un autre cétacé susceptible d’engloutir un homme sans le mâcher : c’est le cachalot !
Le cachalot a certes une petite bouche, mais il est capable d’avaler tout rond les calmars géants qui vivent dans les grandes profondeurs. Pour se nourrir, cet animal peut sonder à mille mètres de profondeur où il capture les céphalopodes qu’il détecte par écholocation. En Méditerranée, le calmar à ombrelle représente près de 90% de son régime alimentaire. Il ne mâche pas ses proies car seule sa mâchoire inférieure, étroite, comporte des dents. Elle ne sert qu’à saisir les calmars qu’il aspire ensuite.
[…]
Comme les ruminants terrestres, le cachalot possède un estomac à plusieurs compartiments. Il y a cinq cavités séparées par des ouvertures étroites et tubuleuses. La première, qui est aussi la plus grande, est l’équivalent de la panse des vaches. Elle permet de stocker les proies avant de les digérer. Elle sert aussi à faire le tri entre ce qui peut être digéré et ce qui doit être régurgité. Les parties solides, comme le bec des gros calmars sont expulsées car elles sont volumineuses et coupantes et pourraient endommager le conduit de l’intestin. Ce sac contient en moyenne cent trente kilogrammes de nourriture pour un volume de quatre-vingts dix litres. On a retrouvé un requin-pèlerin entier, mesurant deux mètres et demi de long, dans l’estomac d’un cachalot pêché aux Açores. Mais on estime qu’un cachalot mâle adulte de plus de vingt mètres de long est en mesure d’ingurgiter quatre-cent cinquante kilogrammes de nourriture en une fois. Ce sac est rempli lors de la chasse, dans les grandes profondeurs, et la digestion s’opère à proximité de la surface, lorsque le cachalot dort en position verticale, la tête en l’air à quelques dizaines de centimètres sous la surface.
Enfin, le cachalot régurgite facilement le contenu de ce sac : il expulse de la nourriture lorsqu’il est attaqué ou stressé, peut-être pour faire diversion et donner de quoi satisfaire ses agresseurs. On suppose qu’il pourrait aussi partager ainsi ses proies avec ses congénères restés en surface mais il n’y a pas encore eu d’observation directe de ce possible échange de nourriture.
Un homme peut donc, techniquement, être avalé tout entier par un cachalot, et demeurer prisonnier temporairement dans ce sac avant d’être régurgité.
[…]